Les montres connectées bientôt capables de mesurer les émotions humaines?

Les montres connectées, déjà capables de suivre notre activité physique et nos paramètres de santé, pourraient bientôt détecter et mesurer nos humeurs et émotions en analysant les signaux électriques de notre peau. Cette avancée repose sur la mesure de l’activité électrodermale (EDA), qui reflète les variations de conductance cutanée liées à la transpiration et à l’activité du système nerveux autonome.

Des chercheurs de l’Université métropolitaine de Tokyo ont récemment démontré que l’analyse dynamique de la conductance cutanée permet de distinguer différentes émotions. Dans leur étude, des participants ont visionné des vidéos suscitant la peur, l’attachement familial ou l’humour, tandis que leurs réponses cutanées étaient enregistrées. Les résultats ont révélé des schémas distincts pour chaque émotion, suggérant que l’EDA peut servir d’indicateur fiable des états émotionnels.

Cette technologie n’est pas entièrement nouvelle. Par exemple, la Fitbit Sense intègre un capteur EDA pour évaluer le stress en mesurant l’activité électrique de la peau. En plaçant la paume sur l’appareil, l’utilisateur reçoit une note de stress sur 100, basée sur l’activité des glandes sudoripares et du système nerveux autonome. 

L’intégration de capteurs EDA dans les montres connectées ouvre la voie à des applications variées, allant de la gestion du stress à l’amélioration du bien-être mental. En détectant en temps réel des émotions telles que l’anxiété ou la joie, ces dispositifs pourraient offrir des interventions personnalisées, comme des exercices de respiration ou des notifications apaisantes, pour aider l’utilisateur à mieux gérer ses émotions.

Cependant, des défis subsistent. La précision de la détection émotionnelle dépend de nombreux facteurs individuels, tels que l’état de santé, l’activité physique ou l’environnement. Evidemment, ces mesures intrusivent ouvrent aussi un débat sur la finalité de l’utilisation de ces données par les marques. La protection des données personnelles et la confidentialité doivent être des préoccupations majeures.

Malgré ces obstacles, la recherche progresse rapidement. Des études récentes ont montré que l’utilisation combinée de capteurs physiologiques et d’algorithmes d’apprentissage automatique peut améliorer la reconnaissance des émotions. Par exemple, le système SensEmo utilise des données de fréquence cardiaque et de conductance cutanée pour évaluer la motivation et la concentration des étudiants en temps réel, avec une précision moyenne de 88,9 %. 

En conclusion, les montres connectées dotées de capteurs EDA représentent une avancée prometteuse dans la compréhension et la gestion de nos émotions. Bien que des défis techniques et éthiques demeurent, ces dispositifs pourraient transformer notre approche du bien-être mental en offrant des solutions personnalisées et en temps réel.

Sources: Digital Trends, Eurekalert